Pourquoi l’électricité augmente en France ?
La forte hausse des prix du gaz a provoqué une forte hausse des prix de l’électricité en Europe. Cette dernière a été accélérée par le tarissement des flux de gaz russe vers l’Europe et la fermeture de plus de la moitié des réacteurs nucléaires français. De plus, le fort rebond économique après la crise sanitaire a fait grimper les prix de l’énergie partout dans le monde. En France, la hausse du tarif réglementé de l’électricité a été limitée à 4 % au 1er février 2022, après une hausse d’un peu plus de 2 % en 2021 (+ 1,6 % en février 2021 et + 0,48 % en août 2021).
Les conséquences de la hausse du prix de l’essence
Le prix de l’électricité sur le marché européen est directement lié au prix du gaz naturel. Ce dernier représente pourtant un « coût marginal » dans la production électrique française, s’élevant à 70,6 % d’origine nucléaire en 2019 de la demande. C’était observé notamment pendant la période hivernale où les pointes de consommation doivent être absorbées. En effet, le coût du kWh supplémentaire dépend de la source d’énergie utilisée pour alimenter la centrale en réserve.
Depuis l’automne 2021, la reprise économique mondiale a fait grimper les prix des matières premières (gaz, charbon et pétrole). Le gaz naturel est devenu un problème géopolitique entre l’Union européenne, la Russie et les États-Unis, avec des stocks faibles en Europe de l’Ouest et le lancement du gazoduc Nord Stream 2 qui pèse sur la crise en Ukraine.
La tension sur le gaz naturel au niveau mondial est également associée à la hausse des prix des quotas d’émission de dioxyde de carbone (CO₂) : les centrales au gaz émettent trois fois moins de CO₂ que les centrales au charbon, ce qui en fait une transformation énergétique très recherchée à l’échelle mondiale. Par exemple, fin 2021, un partenariat de vingt ans a été signé entre deux entreprises chinoises et américaines pour importer du gaz naturel en Chine.
La capacité de production d’EDF est limitée
Cette dépendance au gaz lors de ses pics de consommation est exacerbée en France par la baisse de disponibilité des installations nucléaires. En décembre 2021, les deux réacteurs des centrales de Civaux (Vienne) et de Chooz (Ardennes) ont été arrêtés indéfiniment pour cause de corrosion et rupture anormale à proximité des circuits de refroidissement. Début janvier, la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime) a subi le même sort. EDF a dû revoir ses estimations de production d’électricité nucléaire entre 300 et 330 térawattheures (TWh) pour 2022, alors qu’en 2021 elle était de 360,7 TWh.
Le poids de la fiscalité
L’évolution des taxes explique aussi pourquoi le prix de l’électricité augmente. Déterminées par l’État, souvent sur la base des recommandations de la CRE, les mesures fiscales prennent une importance croissante, même si elles servent parfois de variable d’ajustement :
- Contribution tarifaire de transport (CTA)
- Contribution au service public de l’électricité (CSPE)
- Taxes d’utilisation finale de l’électricité (TCFE)
- Taxe sur la valeur ajoutée (TVA)
Le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE) couvre les charges supportées par les gestionnaires de réseaux de transport (RTE) et les gestionnaires de réseaux de distribution (Enedis). Son tarif est fixé par la Commission de régulation de l’énergie. Il est révisé annuellement, généralement en août.
Tous les quatre ans, les tarifs sont réinitialisés. La nouvelle période tarifaire TURPE 6, qui a débuté en 2021, a entraîné des augmentations importantes des factures d’électricité.
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