Pourquoi les abeilles disparaissent-elles ?
Cela dure déjà depuis un certain temps que la mortalité des abeilles inquiète, et ce de plus en plus au fil des années. Depuis les années 90, les abeilles disparaissent mystérieusement des ruches, sans aucune trace de cadavres à l’extérieur. A l’intérieur, on retrouve une reine en bonne santé, des larves ainsi qu’une poignée d’ouvrières affaiblies. Mais toutes les autres manquent à l’appel. Ce « syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles » (CDD ou Colony Collapse Disorder en anglais) touche plusieurs zones du monde. Les pertes s’élèvent à 60% aux Etats-Unis, à 40% au Québec, à 30% en Europe…
Mais si les abeilles disparaissaient complètement de la planète, que pourrait-il advenir de l’humanité toute entière ?
En effet, rappelons que près de 36% de la production planétaire de nourriture est liée à la pollinisation apicole, et dépend donc des abeilles. Sans ces dernières, il n’y aurait plus de pollinisation, plus de fruits ni de légumes. Entre autres, il faudra donc faire une croix sur les pommiers, les amandiers, les avocatiers, les cerisiers, les oignons, les concombres, le coton, l’arachide, le melon, etc., ainsi que tous les produits dérivés ou réalisés à partir de ces derniers. Les pertes s’élèvent actuellement à plusieurs centaines de milliards de dollars dans le monde entier (153 milliards d’euros estimés en 2005), si bien que de nombreux écologues, mais aussi économistes et experts se penchent très sérieusement sur le problème depuis près d’une dizaine d’années.
De nombreux facteurs en cause
Selon le site Apiculture.net qui s’intéresse de près à ce phénomène mettant en danger non seulement l’économie apicole mais également l’agriculture tout entière, le fait est que le phénomène épidémique est surtout présent dans les pays industrialisés où l’on pratique la pollinisation à échelle industrielle. Outre les maladies apicoles traditionnelles, on a également la pollution humaine sans cesse grandissante sous ses multiples formes. On le répète souvent, l’homme se débrouille toujours aussi bien pour déclencher sa propre extinction. Bref, de nombreux facteurs sont en cause. Si en 1995, on pointait surtout du doigt les insecticides et/ou pesticides comme unique responsable, l’interdiction successive en France et en Europe des pesticides désignés par les apiculteurs n’a pourtant pas eu d’effet mesurable sur le terrain, et les abeilles continuent toujours à disparaitre.
Ainsi, parmi les causes possibles, l’on pourrait citer les produits chimiques – jusqu’à 170 produits différents découverts dans des ruches de colonies malades et de colonies saines – qui affaiblissent énormément les abeilles. Ce qui a un impact au niveau de leur capacité à s’orienter et à mémoriser leur chemin (le retour au QG). On a également le Varroa, un acarien présent chez les abeilles domestiques qui les affaiblit également, ou les champignons comme le Nosema Ceranae ou le Nosema apis, des parasites infectant les abeilles en envahissant leur tube digestif. On a aussi le virus israélien de la paralysie aigüe, mais bien que celui-ci soit présent dans la plupart des colonies malades, il ne peut être la cause du CCD, car aucune abeille n’est retrouvée paralysée ni morte à l’entrée de la ruche.
Mais le fait est que chacun de ces facteurs ne peut causer à lui seul le CDD. C’est aussi pourquoi les chercheurs tablent sur la complémentarité de toutes ces causes probables.
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